Peintre, sculpteur, fresquiste, Pierre Leroy-Terquem a trouvé dans la céramique l'accomplissement de son expression. Son thème de prédilection est le spectacle, celui des hommes et de la nature. Danse, musique, arts du feu et de la rue...

La particularité de sa technique:
il découpe son dessin dans la terre fraîche, le cuit, l'émaille de couleurs d'une luminosité étonnante et le recuit selon la technique du raku, puis, le réassemble etl'enlumine de pâtes de verre.

Repères
En 1987, Pierre Leroy-Terquem crée avec Véronique Boulanger, l'atelier du Perruchet, lieu de création, de rencontre, d'exposition. En 1997, il participe avec l'association Tout Terre aux marchés de l'Ile de France et de Normandie.

Expositions, animations et manifestations
Herbrignac (44) 1er prix de la Trompe Musicale 2003"!
"les Arts du Feu", Rennes, 1998/2000
"Intérieurs, extérieurs", Le Moulin du Roc, Niort (79), 2000
Croissy, La Chapelle Saint-Léonard
Saintes, La Chapelle aux Dames, 1998
Sainte Suzanne, animation de rue, 2002
Le Mans, Marché de Noël, depuis 1992
Aubagne, "Argila", Lyon les tapissiers
Les Marchés "Tout terre" d'Ile de France et de Normandie
Marché de potiers, Saint Sulpice, Paris

Sauve, Gard
Le Perruchet (expo d''atelier) depuis 1986

Distinctions et récompenses
Chaque nouveau client (l'horrible terme, pardonnez-moi) rencontré au hasard d'un marché, d'une expo, est la seule distinction qui fait de moi un artiste vivant. Il amène du ciel, via son porte monnaie — peu importe son épaisseur— sa lumière de mécène éclairé et par son choix, il révèle la beauté de mon travail. Je suis heureux, je peux continuer.

Petite autobiographie
1960, j'ai 5 ans. "Grand-père! Fais-moi un dessin!"
Sur la table, dans la tiède après-midi de la maison familiale du Vexin trainent quelques fleurs, un caillou, les restes d'une écartée, un escargot. Une mine de plomb, une feuille à carreaux, ligne bleue, marge rose, un rehaut bleu pour l'ombre et voilà l'escargot sur la feuille. Ma mère se penche sur l'œuvre accomplie et me précise "vois-tu comme c'est un bon dessin". Bien plus tard, en lisant le pape des escargots de Vincenot, cette histoire rejaillit comme une marque de mon destin.— Ce dessin, c'est un bon dessein - en aurais-je décidé.
Depuis lors, malgré mes piêtres talents pour les études, je me suis évertué à porter un bon regard sur le monde, pour faire un bon dessin. Pourtant le dessin ne sert à rien, disent les gens de bien. Alors, rien, c'est quoi? Rien, c'est au moins ce que n'ont pas ceux qui savent bien, donc, j'aurai rien, c'est déjà çà. Avec çà et quelques petits bonhommes de chemin, j'ai grandi. J'ai roulé mon corps sur la terre. Je l'ai battue, aplatie, arrachée, caressée, roulée moulée tournée, brûlée et, finalement je la peins. Après vingt ans de recherche sur la forme et la couleur, c'est la terre et plus précisément la technique du raku qui ma permis de trouver l'accomplissement de mon expression.
Pierre Leroy Terquem

Démarche créative
ou"une table et des chaises"
Suite à quelque voyage exotique, j'attaque dans les années 80 la production de Boudha (moulé, ciré et patiné) mais le monde n'est pas prêt; la mode suivra. Lorsque je découvre Robert Tatin, il meurt et cela me décide: il y a urgence à être soi. Alors, je fais. Des soleils des lunes des éclipses des pots découpés peinturlurés avec des gros nez, des sourires, des licornes, des chouettes, des chats et caetera du grès bleu vert blanc des photophores des lampes à câlins, des bougeoirs, des médailles, des Tarques, des Tocs, du Talisman. J'en vends. La terre me nourrit!
Des Atlantes, des Atlas, des jongleurs antipodistes, des danseuses sirènes, muses, vestales.
Tout, toute est possible. L'art nous apprend cela. La musique, les musiciens, les musiciennes mes amies. Source inépuisable d'harmonie.
Dans la terre, je ne cesserai d'imprimer nos ballades inspirées. Pierrot rêve; il aurait voulu être musicien mais le feu est sa danseuse, "mauvaise maîtresse mais bonne servante".
Venons en au fait, à quoi cela sert une telle servante? Quel service le céramiste?
On a besoin d'épiciers pour les épices, de docteurs pour les bobos, de président pour présider, d'artistes pour faire joli? de céramistes pour faire potier, eh!
Après avoir entendu mille demandes de sucriers à trois pattes, d'abat-jour à calin pour myope en demande affective, j'écoutai le crépitement de mon aimée étincelante. Que me dit-elle? Rien — Je n'entendai rien. Ma surdité me sauta au visage tel le fedaïn sur l'Askhenase, le lion sur le mouton que j'étais.
Le Monde! Tant de beauté réduite à néant par le non voir. L'esprit! Tant de douceur et de joie terrorisées par la non écoute. Il fallait réinventer un nouveau concept: La conversation, il fallait rétablir le lien.
Premièrement, s'asseoir — peut être boire— (au bol, chacun sa demi sphère), commencer par grogner comme aux temps les plus reculés, au début, pour faire valoir sa voie, sa voix.
Deuxièmement, une seule loi: "la parole appartient autant à celui qui parle qu'à celui qui écoute".
"Tables, chaises, conversation et autres autres objets céramiques", voilà la proposition.

Pierre Leroy Terquem

 

 

 

http://pierrot.toutautour.com